(Guillet Emmanuel/ Sciences et Avenir) — L’Université de Waterloo au Canada a mis au point un implant vaginal susceptible de protéger les femmes de l’infection au virus du Sida (VIH). L’étude a été publiée par le Journal of Controlled Release le 13 mars 2018. Cet implant novateur utilise une stratégie particulièrement rusée.
Lorsque le VIH entre dans un nouvel organisme, il vise en priorité les cellules du système immunitaire, en particulier les lymphocytes T qui sont dépêchés pour combattre le virus envahisseur. Les lymphocytes étant mobilisés pour l’affronter, le VIH les contamine, ce qui lui permet de se reproduire. C’est le début du processus d’infection. Mais si les lymphocytes T ne réagissent pas à l’arrivée du virus de l’immunodéficience humaine, s’ils restent tranquillement l’arme au pied et ne viennent pas l’affronter, cela diminue le nombre de cellules que le virus VIH peut contaminer. Dans ce cas, l’infection n’est pas transmise.
Les auteurs ont pu constater ces situations de réponse immunitaire faible chez des travailleuses du sexe kényanes. Ces femmes ont eu des rapports sexuels avec des clients séropositifs, mais n’avaient pas contracté le virus, en raison de l’absence de réaction de leurs lymphocytes. Elles étaient naturellement immunisées. L’idée est donc venue d’induire artificiellement, de manière médicamenteuse, et directement sur le lieu de l’infection, une telle absence de réaction. (…)