(Isabelle Audet/ La Presse) — Du plus loin que Serge Choinière se souvienne, il a toujours éprouvé une sorte de vague à l’âme. «J’ai eu des moments de bonheur, n’en doutez pas, mais j’étais quand même un enfant triste. Par la suite, je suis devenu un adolescent et un adulte triste», résume-t-il.
Le gestionnaire dans le domaine touristique a cru toute sa vie que ces «nuages gris» faisaient partie de lui. Jusqu’à ce qu’à 50 ans, son médecin lui parle du trouble dépressif persistant.
Un tournant dans sa vie, survenu à la suite d’une conversation à la fin d’une consultation. À l’issue d’un examen de routine où tout semble normal, le Dr Jean-Pierre Gouin demande à son patient s’il a quelque chose à ajouter. «Bah, non, à part des petits problèmes de sommeil…», répond M. Choinière. Saisissant la balle au bond, le médecin pose quelques questions supplémentaires à son patient, puis il s’enquiert: «Vous sentez-vous déprimé?»
«Absolument pas!» répond M. Choinière, en prenant tout de même la peine d’ajouter, d’un ton résigné, qu’il a de toute façon toujours été un peu triste. (…)