(Pourquoi docteur) — L’épidémie d’obésité qui gagne les pays occidentaux a focalisé les efforts de prévention nutritionnelle sur les apports en gras et en sucre. Dans la recommandation « Évitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré », le trop salé n’a plus la même résonance.
Pourtant, son impact sur la santé n’est pas négligeable. D’après une étude présentée ce week-end au congrès annuel de la Société européenne de cardiologie (ESC), en doublant l’apport en sel dans l’alimentation, nous doublons aussi les risques d’incident cardiaque.
Ces résultats émanent d’une étude finlandaise menée sur plus de 4 600 personnes âgées de 25 à 64 ans. Des chercheurs ont suivi leur état de santé pendant plus de 20 ans, entre 1979 et 2002, grâce des questionnaires, en surveillant leur alimentation et leur poids, et en réalisant des prises de sang et des analyses d’urine à intervalles réguliers. Et les conclusions sont claires.
Les participants à l’étude ont été classés dans cinq groupes équivalents, en fonction de leur consommation de sel. La différence entre le premier et le dernier groupe est flagrante. « Les personnes qui consomment plus de 13,7 g de sel par jour ont deux fois plus de risques de crise cardiaque que ceux qui en consomment moins de 6,8 g », résume le Pr Pekka Jousilahti, de l’Institut finlandais de la santé et du bien-être, l’un des auteurs de l’étude.
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’excès de sel serait responsable de 2,5 millions de décès par an. Elle recommande de ne pas dépasser 5 g/jour. Le Programme national nutrition santé (PNNS), ou Manger Bouger, est un peu plus tolérant. Il considère comme acceptable de consommer 6 g/jour, ce qui représente l’équivalent en sel pur d’un morceau de sucre standard.
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