(Aude Rambaud/ Le Figaro) — Epuisé, sans raison apparente depuis plus de six mois? Impossible de récupérer au point de renoncer régulièrement à des activités? Vous souffrez peut-être du syndrome de fatigue chronique. Une pathologie pas si rare qui toucherait entre 0,2 % et 2 % de la population et préférentiellement les femmes.
Il s’agit là, pourtant, d’une estimation approximative compte tenu de la difficulté à poser un diagnostic. Il n’existe en effet aucun test biologique, aucun marqueur spécifique. Une fois que l’on a éliminé d’autres causes possibles de fatigue, on applique une grille de critères qui a été récemment simplifiée. «Le syndrome est évoqué en cas d’épuisement intense et durable, empêchant les activités, avec un sommeil non réparateur, si un effort important provoque une sorte de malaise et que la personne éprouve des difficultés à rester debout ou présente des troubles cognitifs», détaille le Pr Jean-Dominique de Korwin, responsable du service de médecine interne au CHU de Nancy.
La cause de cette fatigue extrême n’est pas connue. «Cela est très déroutant car, malgré de très nombreux travaux réalisés, sa physiopathologie n’est toujours pas élucidée», remarque le Pr de Korwin. «A ce jour, nous prenons en charge tous les patients de la même façon alors qu’il y a probablement derrière cet état d’épuisement durable plusieurs causes différentes. C’est l’inconnue!», renchérit le Dr Laurent Chiche, interniste à l’Hôpital européen de Marseille. Quelques pistes se dessinent néanmoins. Notamment une origine multifactorielle avec des facteurs déclenchants, probablement des infections, des facteurs d’entretien, probablement psychologiques. Le tout sur fond d’anomalies inflammatoires, immunitaires et musculaires. (…)