(Céline Deluzarche/ Futura) — Selon une nouvelle étude, la dépense métabolique de base est 10 % plus élevée en fin d’après-midi que le matin. Une preuve de plus de l’impact de la chronobiologie sur les processus physiologiques.
La plupart des processus physiologiques de notre corps suivent un rythme circadien inné, généré par une sorte « d’horloge moléculaire » indépendante de notre emploi du temps quotidien et de notre vie sociale. On sait, par exemple, que le corps sécrète de la mélatonine en fin de journée, ce qui favorise l’endormissement.
De nombreuses études ont mis en évidence qu’une prise de nourriture à un moment inapproprié entraîne un dérèglement de ce rythme naturel et favorise ainsi la survenue de l’obésité et la résistance à l’insuline, donc le diabète. Manger durant la période de sommeil entraîne ainsi une prise de poids supérieure à celle que l’on aurait constatée si la même quantité de nourriture avait été ingérée durant la journée.
Une nouvelle étude, parue le 8 novembre dans la revue Current Biology, vient appuyer ces résultats. Les chercheurs ont étudié les modifications du métabolisme de base, qui correspond à l’énergie dépensée par le corps pour assurer les fonctions vitales (respiration, cerveau, régulation de la température interne…), soit 60 % à 70 % des dépenses caloriques totales.
Un groupe de sept patients a été soumis pendant 37 jours à une « désynchronisation » dans une chambre dépourvue de fenêtres et sans aucun indice temporel. Après une semaine de rythme régulier, les horaires de coucher et de lever ont été retardés de quatre heures chaque jour, afin de mesurer la dépense métabolique indépendamment de l’activité et du cycle jour-nuit. Un groupe témoin a, lui, continué à suivre des horaires normaux. (…)