(Anne-Laure Lebrun/ Le Figaro) — Les personnes qui dorment peu sont davantage sujettes à la rumination. Leur esprit est davantage attiré par les informations négatives que les événements positifs.
Les personnes qui dorment moins de huit heures par nuit sont plus susceptibles que les autres de souffrir de dépression ou de troubles anxieux, selon une étude parue cette semaine dans le Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry. L’une des explications avancées par les chercheurs de l’université Binghamton (États-Unis) est que les petits dormeurs sont davantage hantés par les idées noires.
Les scientifiques s’intéressent particulièrement aux pensées négatives répétitives qui emprisonnent l’esprit entre regrets du passé et angoisses de l’avenir. «Le fait de ressasser sans cesse des idées négatives est lié à l’anxiété et plusieurs troubles de l’humeur. Par ailleurs, les personnes sujettes à la rumination présentent généralement des troubles du sommeil», relèvent les auteurs dans leurs travaux.
Pour étudier ce lien entre perte de sommeil et idées noires, les psychologues ont examiné 52 volontaires âgés de 18 à 65 ans ayant une forte tendance à ruminer. La moitié d’entre eux présentaient des troubles dépressifs majeurs et presque autant un trouble anxieux. En outre, plus de deux participants sur dix souffraient d’insomnie et un sur dix avait du mal à trouver le sommeil. Aucun de ces patients ne prenait de drogues ou d’antipsychotiques, molécules qui pourraient influencer leur sommeil. (…)