( Anne Lefèvre-Balleydier/ Le Figaro) — C’est une maladie que l’on croit souvent uniquement liée à l’âge: une usure du cartilage qui, avec le temps, perdrait de son élasticité puis dégénérerait, d’où des douleurs, une raideur et des blocages. Or ce n’est pas le cas. Le vieillissement a bien sa part de responsabilité, mais c’est loin d’être le seul facteur de risque et de déclenchement pour cette maladie qui touche entre 10 et 15 millions de personnes en France. Certes, 60 % des malades ont plus de 65 ans. Cependant, l’arthrose concerne de plus en plus de jeunes.
Que sait-on vraiment de ce qui la provoque? Ces dernières années, les recherches ont démontré que cette maladie peut à la fois trouver son origine dans un excès de pression, qui fragilise le cartilage (on parle d’arthrose mécanique), ou bien dans des défauts tissulaires, le rendant moins résistant qu’il ne devrait être (arthrose structurale). En d’autres termes, comme l’explique le Pr François Rannou, rhumatologue et chercheur à l’Inserm, «c’est un syndrome dégénératif et inflammatoire complexe, qui constitue l’aboutissement ultime de diverses maladies affectant l’ensemble des tissus articulaires, le cartilage mais aussi l’os et la membrane synoviale.»
Une pression trop forte peut elle-même s’expliquer de différentes façons. Il peut s’agir de surpoids, du port fréquent de charges très lourdes ou d’une activité physique trop intense. Mais sont également en cause des malformations congénitales, qui font travailler les articulations dans de mauvaises conditions. Voire des fractures articulaires, des entorses ou des luxations mal gérées, qui se traduisent in fine par des pressions ne se répartissant plus de façon normale dans l’articulation concernée. (…)