(Marie-Eve Cousineau/ Le Devoir) — De plus en plus de jeunes, de 11 à 17 ans, sont hospitalisés d’urgence pour des troubles alimentaires depuis cet été au Québec. Ils ont commencé à se priver de nourriture ou à se surentraîner lors du confinement au printemps, perdant jusqu’à 20 % de leur poids.
À l’hôpital de Montréal pour enfants, l’équipe du programme des troubles alimentaires est débordée.
« Je n’ai jamais vu ça ! dit la directrice médicale du programme, la Dre Holly Agostino. Dans les deux dernières semaines, on a traité 10 cas en urgence. En temps normal, on en a un. » « Très malades », ces adolescents souffrent de malnutrition et de bradycardie (rythme cardiaque trop lent), indique la médecin, alarmée par la situation.
Au centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine, le nombre de nouveaux patients pour troubles alimentaires a doublé entre la mi-juin et la fin août.
« D’habitude, on en voit environ 3 à 5 par semaine, estime le Dr Olivier Jamoulle, pédiatre et chef de la section de médecine de l’adolescence. Cet été, on en a vu en moyenne 5 à 10 par semaine. » La majorité d’entre eux ont dû être hospitalisés, précise-t-il. (…)