Épidémie de troubles alimentaires chez les moins de 18 ans

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Privés de leurs amis, de l’école et de leurs loisirs, bien des jeunes ont perdu leurs repères durant le confinement. «Cela a agi comme déclencheur pour des troubles alimentaires latents», estime la Dre Holly Agostino. Photo: Alessandro Vallainc Getty Images

 

(Marie-Eve Cousineau/ Le Devoir) — De plus en plus de jeunes, de 11 à 17 ans, sont hospitalisés d’urgence pour des troubles alimentaires depuis cet été au Québec. Ils ont commencé à se priver de nourriture ou à se surentraîner lors du confinement au printemps, perdant jusqu’à 20 % de leur poids.

À l’hôpital de Montréal pour enfants, l’équipe du programme des troubles alimentaires est débordée.

« Je n’ai jamais vu ça ! dit la directrice médicale du programme, la Dre Holly Agostino. Dans les deux dernières semaines, on a traité 10 cas en urgence. En temps normal, on en a un. » « Très malades », ces adolescents souffrent de malnutrition et de bradycardie (rythme cardiaque trop lent), indique la médecin, alarmée par la situation.

Au centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine, le nombre de nouveaux patients pour troubles alimentaires a doublé entre la mi-juin et la fin août.

« D’habitude, on en voit environ 3 à 5 par semaine, estime le Dr Olivier Jamoulle, pédiatre et chef de la section de médecine de l’adolescence. Cet été, on en a vu en moyenne 5 à 10 par semaine. » La majorité d’entre eux ont dû être hospitalisés, précise-t-il. (…)