(Sara Champagne/ La Presse) — Le réseau de la santé connaît une vague sans précédent de mouvement des spécialistes du public vers le privé avec l’interdiction de facturer des frais accessoires aux patients. La réforme de la dernière année a coûté 39 spécialistes.
Depuis le début de l’année, le nombre de spécialistes qui ont tourné le dos au public est passé de 74 à 110, selon la plus récente liste compilée par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), à la fin du mois de septembre. Un nombre inégalé depuis 2012, où la moyenne compilée était de 70 spécialistes. La dermatologie et la gastroentérologie sont touchées, des secteurs où l’attente dans le public peut souvent durer des mois. L’orthopédie n’est pas épargnée, a aussi constaté La Presse.
Quand on considère qu’il y a 9599 spécialistes actifs au Québec, ce nombre peut sembler marginal. Mais le réseau public perd encore des plumes avec environ 97 075 patients en attente d’une intervention chirurgicale, selon les plus récentes données, dont 10 740 pour une opération à la hanche et au genou. Sans compter les listes d’attente pour consulter un spécialiste.
« Plusieurs cliniques ont fermé leurs portes depuis l’entrée en vigueur de la loi », note la présidente de l’Association des gastroentérologues du Québec (AGEQ), Josée Parent. Il y en a au moins trois dans la région métropolitaine. Les pertes de revenus étaient trop importantes, explique-t-elle. (…)