(Mathieu Perreault/ La Presse) — D’ici cinq à dix ans, on pourra évaluer le risque d’alzheimer avec une simple prise de sang, comme on le fait pour le risque cardiovasculaire avec le cholestérol. Mercredi, dans la prestigieuse revue Nature, des chercheurs japonais ont décrit le premier test sanguin pour dépister ce type de démence.
« Il y a de plus en plus de preuves que les dépôts de plaques amyloïdes dans le cerveau sont un signe précurseur de la maladie d’Alzheimer de 20 à 30 ans avant le début des symptômes », explique depuis Nagoya Akinori Nakamura, du Centre national de gériatrie du Japon, qui est l’auteur principal de l’étude de Nature. « Nous pensons fortement que notre méthode permettra de mieux comprendre la maladie et va faciliter les essais cliniques de médicaments, pour lesquels une détection précoce de dépôt de substances amyloïdes est cruciale. »
Serge Gauthier, directeur de l’Unité de recherche de la maladie d’Alzheimer à l’Université McGill, estime qu’il s’agit d’une « grosse nouvelle » qui pourrait mener à l’utilisation de tests sanguins pour quantifier le risque d’alzheimer dès la quarantaine, un peu comme on utilise le niveau de cholestérol, l’électrocardiogramme et le tapis roulant en cardiologie.
« Il faut que ce soit validé pour d’autres populations, mais si tout va bien, on peut penser à des tests sur un horizon de cinq ans. »