(Julia Chayko/ Creeky Joints) — Par une douce soirée d’été, au crépuscule, mon mari et moi allons faire notre promenade du soir. Nous empruntons notre chemin habituel, qui nous amène près d’un espace vert puis, un peu plus loin sur la rue, dans un petit parc voisin de notre immeuble. C’est une soirée tranquille et les passants sont peu nombreux. Les étoiles commencent tout juste à scintiller. Nous passons devant une petite aire de jeux, et la vue d’une balançoire libre éveille quelque chose en moi.
Je m’en approche avec l’excitation d’un enfant resté enfermé à la maison pendant des jours. Je glisse mes mains autour des chaînes. L’acier froid apaise la chaleur constante qui irradie dans mes membres. Je m’élance et la balançoire me propulse vers le ciel, qui se fond en une peinture indigo ornée d’un éclat de lune.
Je suis à nouveau une enfant et je revis cette légèreté désinvolte dont seuls les enfants ont le secret. Et c’est à ce moment que je comprends ce que je dois faire pour arriver à faire de l’exercice avec la polyarthrite rhumatoïde (PR) : je dois recommencer à jouer. (…)