(Stéphane Baillargeon/ Le Devoir) — Le récent documentaire d’« infox » Hold-Up. Retour sur un chaos, devenu très vite ultraviral, a été retiré de la plateforme payante Vimeo après une seule journée de diffusion parce qu’il relayait des informations jugées trompeuses ou dangereuses, soit les thèses habituelles de la complosphère : le virus a été développé en laboratoire, la 5G supprime le système immunitaire ; une sournoise manipulation de l’humanité se prépare… Le réseau Facebook, lui, s’est contenté d’ajouter un avertissement que le documentaire comportait des « informations partiellement fausses ».
Hold-up n’a pas baissé les bras. Le film a changé de plateforme pour poursuivre sa grande campagne de désinformation. On peut le voir notamment sur VKontakte (Vk), souvent décrit comme le Facebook russe — B KOHTAKTE veut dire « en contact ».
Plusieurs groupes occidentaux extrémistes ont migré vers cette plateforme exempte de censure après la fermeture de leurs comptes sur les réseaux sociaux habituels. Le mouvement s’amplifie depuis quelques semaines.
Comment juger ce transfert médiatique ? Évidemment, mieux vaut plusieurs réseaux qu’un seul. Bien sûr, Parler ou Vk diffusent aussi des informations (disons) factuelles. Mais pour les marges radicales et la désinformation ? Est-ce une bonne chose si les complotistes quittent les mégaréseaux sociaux pour s’enfermer dans une bulle étanche encore plus étanche ? Faut-il les censurer et les expulser, ou plutôt exposer leurs positions en plein jour pour mieux les critiquer ? On dit que la lumière est le meilleur des désinfectants… (…)