(Paul Benkimoun/ Le Monde) — Pourquoi les tatouages sont-ils si durables alors que les cellules présentes dans le derme qui absorbent le pigment meurent beaucoup plus rapidement ? Des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et d’Aix-Marseille université regroupés au sein du centre d’immunologie de Marseille-Luminy ont élucidé cette énigme, ouvrant la voie à une solution plus efficace pour les effacer.
Les travaux de cette équipe dirigée par Sandrine Henri et Bernard Malissen ont été publiés, mardi 6 mars, dans le Journal of Experimental Medicine.
Jusqu’à récemment, l’idée prévalait que le tatouage teintait les fibroblastes, cellules constituant le derme (la partie la plus superficielle de la peau). Puis, il est apparu que les cellules du derme où se concentre l’encre sont en fait les macrophages, des cellules appartenant au système immunitaire dont « le rôle est de capter tous les objets étrangers ayant pénétré dans le corps », comme l’explique Sandrine Henri.
Mais, ni les fibroblastes ni les macrophages ne persistent durant toute la vie d’un individu. « Un macrophage dure de l’ordre d’une vingtaine de jours », précise Sandrine Henri. Ils sont sans cesse renouvelés au cours de l’existence. (…)