(Camille Gaubert/ Sciences et Avenir) — Dans 90% des cas, le cancer du sein peut être guéri lorsqu’il est dépisté à temps. Afin d’en augmenter l’efficacité, un nouveau projet cherche à personnaliser le dépistage en calculant un score de risque individuel pour chaque femme.
L’essor de la génomique a beaucoup fait parler de médecine personnalisée. Mais pourrait-on même éviter que la maladie ne se déclare avec un dépistage sur mesure ? En France, le meilleur exemple est le cancer du sein. Avec chaque année près de 54 000 nouveaux cas dépistés et 11 600 décès, c’est le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez les femmes. Or, il peut être guéri dans 9 cas sur 10 lorsqu’il est dépisté à temps. Afin d’en augmenter l’efficacité, un nouveau projet est en ce moment en train d’explorer la possibilité d’adapter le dépistage à chaque patiente à l’aide d’un simple score de risque.
Ce projet est porté par le Dr Suzette Delaloge et son équipe à l’hôpital Gustave Roussy à Villejuif où elle exerce comme oncologue. Leur objectif est de développer un logiciel médical de prévention, appelé MammoRisk, afin que chaque femme puisse, avec son médecin, évaluer son risque individuel de développer un cancer du sein. Bien qu’il ait évidemment permis de diagnostiquer et soigner de nombreuses femmes, « le dépistage identique pour toutes n’est pas idéal : il entraîne 10 % de surdiagnostic, beaucoup de faux positifs, de stress et de mammographies inutiles, avec les coûts que cela implique », explique le Dr Delaloge. (…)