(Lise Abou Mansour/ 20 Minutes) — Après des années d’entraînement acharné, Thomas se fait virer de son centre de formation de football. L’adolescent de seize ans qui se rêvait joueur professionnel se réfugie dans le sport qu’il pratique à outrance. Il court et pousse de la fonte trois à cinq heures par jour et commence à supprimer le gras de son alimentation. Le garçon maigrit et se renferme sur lui. Ni son entourage, ni ses médecins ne décèlent les symptômes de l’ anorexie.
Pourtant, il en coche toutes les cases. Thomas n’est pas un cas à part : ce trouble alimentaire est plus difficilement décelé chez les hommes. Ce diagnostic tardif peut avoir des conséquences dramatiques.
Contrairement aux autres troubles des conduites alimentaires (TCA), les garçons sont moins concernés par l’anorexie que les filles. Ils représentent 10 % des personnes souffrant de cette pathologie. « Les troubles alimentaires surviennent sur des vulnérabilités psychogénétiques (psychiques, biologiques, hormonales) et celles-ci concernent davantage les femmes », explique Corinne Blanchet, médecin à la Maison de Solenn-Hôpital Cochin-APHP et vice-présidente de la Fédération Française Anorexie Boulimie. (…)