(Langis Michaud/ Le Soleil) — Léa déteste l’année 2020. Celle qui lui a volé la célébration de sa fin de secondaire. Exit le voyage en Espagne avec sa classe. Exit le bal des finissants. Une année qui a édulcoré son entrée au Cégep. Exit les soirées de bienvenue, le sentiment de vivre les premiers moments de sa vie d’adulte, d’assumer ses choix de carrière et de vie, et plus de liberté.
Elle a plutôt passé des heures devant sa tablette et son ordi, pour des cours en ligne ou regarder en rafale la série Pandémie. Ou simplement pour parler à ses amis, à défaut de les côtoyer. Et voilà que cette année s’achève dans le flou. Pas celui d’un avenir incertain, mais bien celui réel et présent lorsqu’elle tente de lire, de travailler, de se concentrer longtemps. Des yeux qui pleurent, tiraillent, chauffent et une migraine qui se pointe en fin de journée. Pour la première fois depuis longtemps, Léa consulte un optométriste.
C’est dire que Léa avait bénéficié, jusque-là, d’une vision qui semblait parfaite. Asymptomatique serait plus juste. Et elle s’inquiète des phénomènes récents qu’elle note dans cette vision changeante et fluctuante. À qui la faute ? (…)