(Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne) — Si nous sommes tous conscients de l’importance de bien manger, chez certains cela finit par prendre la forme d’une véritable obsession qui commence à retenir l’attention des experts des troubles alimentaires.
L’orthorexie, comme on l’appelle parfois, « n’est pas un terme diagnostic officiel. On parle plutôt d’un trouble d’évitement et restriction de la gestion d’aliments », a expliqué Howard Steiger, qui est le chef du Continuum des troubles de l’alimentation de l’Institut universitaire Douglas.
Le quotidien britannique The Guardian racontait récemment l’histoire de l’écrivaine Scarlett Thomas, qui confie alterner d’un régime à l’autre depuis 20 ans, constamment à la recherche de LA bonne alimentation — un objectif qu’elle continue à pourchasser, même si elle sait très bien qu’elle ne l’atteindra jamais.
L’alimentation de M Thomas est régie par une centaine de règles, et l’auteure empile chez elle des dizaines de livres consacrés à différents régimes alimentaires : quand elle se sent particulièrement stressée, elle relit ses « préférés », une habitude qu’elle compare elle-même à la consommation de pornographie. (…)