(France Culture) — Ce que notre cerveau a dans le ventre… ça ne fait pas très longtemps, comme on va le voir, que la science prend toute l’ampleur de l’importance de notre microbiote, c’est-à-dire des innombrables colonies de bactéries qui vivent dans nos intestins et sans lesquels nous ne pourrions pas survivre. Et pourtant, cela fait bien longtemps que la sagesse populaire a conscience des liens étroits qui s’établissent entre notre tête, en haut, et notre ventre, en bas. En avoir dans le ventre, avoir le cœur au ventre, avoir l’estomac noué, mal digérer une information ou une émotion, « ça passe mal »… La liste est longue, je suis sûr que vous en avez déjà d’autres en tête.
Toujours est-il que le microbiote – les bactéries avec lesquelles nous vivons en symbiose – et leur microbiome – leur génome, sont un continent émergent de la recherche en microbiologie.
On parle du microbiote intestinal mais il faudrait également parler du microbiote cutané, vaginal, mammaire, respiratoire, occulaire. Bref, nous avons des bactéries partout, nous en avons même plus que des cellules dans le corps, 10 fois plus, et les milliers d’études publiées depuis quelques années commencent à laisser entrevoir un nouveau continent médical dont nous avons réuni ici quelques-uns des plus éminents explorateurs, Pascale Cossart, microbiologiste, professeure à l’Institut Pasteur et Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Sciences, Karine Clément, professeure à l’UPMC et praticien hospitalier, directrice de l’Institut de cardiométabolisme et nutrition à l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière et Stanislav Dusko Ehrlich, directeur de recherche à l’INRA notons que vous avez reçus, Karine Clément et vous-même, le prix santé du magazine La Recherche pour votre contribution à la compréhension du rôle de la flore intestinale.
(Podcast 58 minutes)
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