(Version Femina) — Selon Santé publique France, la bouche est un organe sexuel à part entière… et peut être vectrice d’infections sexuellement transmissibles (IST). Les explications de Fabrice Campana, chirurgien-dentiste à Marseille.
Aujourd’hui, la sexualité orale est de plus en plus pratiquée, notamment chez les jeunes gens qui la voient comme une sorte d’intimité, sans pour autant faire l’amour. Lors de ces pratiques oro-génitales (fellation, cunnilingus et anulingus), la bouche est en première ligne, donc exposée à toutes les bactéries et virus qui se transmettent sexuellement.
Qu’elle soit le siège d’une blessure, d’une carie, d’un abcès ou d’une inflammation muco-gingivale consécutive à une mauvaise hygiène bucco-dentaire, et elle devient une porte d’entrée aux agents infectieux dans le sang.
« Beaucoup l’ignorent. Bien sûr, le risque d’être contaminé est moins élevé que lors d’une pénétration anale ou vaginale, car la muqueuse de la bouche est plus épaisse et plus résistante que celle du vagin ou de l’anus. Mais il existe », explique Fabrice Campana.
« De plus, la bouche n’est pas seulement victime, elle est aussi vectrice, poursuit-il. A ce titre, gare au bouton de fièvre débutant ou mal cicatrisé qui, de simple herpès buccal, peut évoluer en herpès génital chez le partenaire à l’occasion de telles pratiques ! Et si on est porteur d’une IST, elle peut être une porte de sortie pour l’infection et contaminer là aussi le partenaire », précise le praticien. (…)