(Olivier Schmouker/ Les Affaires) — MoiAussi, #BalanceTonPorc,… L’heure est au Grand Déballage, et c’est tant mieux. Oui, c’est tant mieux, car il est révoltant que le harcèlement sexuel ait été si longtemps toléré, en particulier au travail. C’est que ces agissements ignominieux sont inacceptables non seulement – c’est évident – d’un point de vue moral, mais aussi – et ça, c’est moins connu – d’un point de vue… économique. Explication.
Je suis tombé sur une étude récente intitulée The economic and career effects of sexual harassment on working women, signée par trois professeurs de sociologie : Heather McLaughlin, de l’Université d’État de l’Oklahoma à Stillwater (États-Unis); Christopher Uggen, de l’Université de Minnesota à Minneapolis (États-Unis); et Amy Blackstone, de l’Université du Maine à Orono (États-Unis). Cette étude, menée bien avant le Grand Déballage actuel, s’intéresse à l’éventuel impact que peut avoir le harcèlement sexuel sur la carrière, et par suite sur les finances, des femmes qui en sont victimes au travail.
Pour s’en faire une idée, les trois chercheurs américains ont fouillé dans une base de données intitulée Youth Development Study, en se penchant sur un échantillon de 1.105 femmes du Minnesota qui étaient en 1998 dans une classe équivalente à la secondaire 3. Celle-ci leur permettait d’une part de suivre l’évolution précise de leur carrière, et d’autre part d’avoir accès à certaines informations personnelles pointues, notamment le fait qu’elles aient été victimes, ou pas, de harcèlement sexuel au travail. Du coup, il leur devenait possible de voir si le seul harcèlement sexuel avait, ou pas, une incidence sur la vie professionnelle et économique des victimes. (…)