Difficile cohabitation entre chimiothérapie et médecine douce

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(Le Devoir/ Isabelle Paré) — Vitamines, herbes naturelles, hyperthermie : les coulisses d’Internet abondent en thérapies présentées comme des substituts aux traitements médicaux traditionnels contre le cancer. De plus en plus de patients traités pour des cancers y auraient recours. Une nouvelle donne que doivent apprivoiser les médecins et qui exige plus de transparence de la part des patients.

Le Dr Gerald Batist, oncologue à l’Hôpital général juif de Montréal, ne s’étonne même plus quand ses patients atteints de cancer lui confient, presque gênés, avoir recours à des herbes chinoises, à des suppléments vitaminés ou à toute autre forme de médecines dites « douces ».

« Je n’ai rien contre, tout ce que je leur dis, c’est de m’en parler pour qu’on en discute, pour qu’on ait le tableau complet de ce qu’ils consomment et voir quels sont les bienfaits et quels sont les risques. Personne ne gagne à dissimuler la réalité », plaide le médecin.

Ce spécialiste du cancer a adopté cette stratégie après avoir observé que la moitié de ses patients combattant le cancer consommaient des produits naturels ou recouraient à des thérapies « douces », en marge de leurs traitements médicaux traditionnels.

« Dans ce qu’on a observé, on voit que plusieurs patients ajoutent des traitements non conventionnels à nos traitements médicaux, mais rares sont ceux qui les abandonnent carrément », souligne le Dr Batist, directeur du Centre de recherches appliquées contre le cancer de McGill.

« En fait, ces patients veulent gagner leur combat à tout prix et avoir l’impression d’avoir mis toutes les chances de leurs côtés. Ça se comprend. C’est souvent la peur de manquer une occasion plutôt que la réelle croyance en ces thérapies qui explique leurs gestes », ajoute-t-il. (…)

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