(Camille Gaubert/ Sciences et avenir) — L’altération des sens avec le temps est un bon prédicteur du risque de démence. Les personnes âgées de 70 ans ayant conservé l’odorat, la vue, l’ouïe et le toucher ont ainsi un risque deux fois moins élevé de développer un déclin cognitif marqué dans la décennie à venir, d’après une étude américaine publiée dans Alzheimer’s and Dementia.
Des tests multisensoriels
C’est un projet d’ampleur : 1.794 personnes âgées de 70 à 79 ans suivies pendant un peu plus de six ans en moyenne. Toutes en bonne santé au début de l’étude, elles ont été 328 (18%) à développer une démence au cours du suivi.
Les recherches précédentes s’étaient focalisées sur le lien entre la perte d’un sens et le déclin cognitif. L’odorat avait ainsi montré qu’il était un bon prédicteur du risque de démence. Cette étude va au-delà et se penche sur l’effet additif de multiples déficiences sensorielles. Tous les deux ans, chaque sujet subissait un test cognitif (six en tout).
Entre la troisième et la cinquième année, chacun s’est plié à des tests de vue, d’odorat (impliquant l’identification d’odeurs distinctives comme le diluant à peinture, les roses, les citrons, les oignons et la térébenthine), de toucher (basés sur les vibrations) ou d’ouïe (basés sur l’émission de différentes fréquences). (…)