(Jean-Guillaume Bayard/ Pourquoi docteur) — L’arrivée prochaine de l’hiver et de la grippe interroge les scientifiques alors que la pandémie de coronavirus continue de frapper les populations.
Pour tenter de prédire les conséquences de cette collusion des deux virus, des scientifiques de l’Institut Max Planck de biologie des infections à Berlin et de l’Institut Pasteur de Paris ont utilisé un modèle mathématique pour étudier les premiers mois de la pandémie coronavirus en Europe. Il a permis de montrer que la diminution des cas de Covid-19 au printemps n’est pas uniquement liée aux mesures prises pour l’endiguer mais aussi à la fin de la saison grippale.
Des études précédentes ont montré que la grippe entraînerait une production plus élevée des récepteurs qui sont utilisés par le coronavirus pour s’ancrer aux cellules respiratoires humaines. A partir de ce principe, la reprise de la saison grippale qui accompagnera les premiers jours de froid devrait multiplier par 2,5 la transmission de coronavirus, selon les outils de calcul des chercheurs.
Pour arriver à ce résultat, ils ont développé un modèle mathématique de transmission et de mortalité du coronavirus pour comprendre l’influence de la saison grippale sur la pandémie. La propagation du coronavirus au cours du premier semestre 2020 dans quatre pays européens, la Belgique, la Norvège, l’Italie et l’Espagne a ainsi été modélisée. (…)