(Dr Chris Barratt/ The Conversation) — Entre 1973 et 2011, le taux de spermatozoïdes des hommes nord-américains, européens, australiens et néo-zélandais a diminué de 50 à 60 %. C’est ce que montre une étude récente de l’Université hébraïque de Jérusalem, qui a analysé les taux de 42 935 hommes. Elle ne relève, bizarrement, aucun déclin du taux de spermatozoïdes chez les hommes asiatiques, africains ou sud-américains. Mais les données en provenance de ces régions sont, il est vrai, peu nombreuses.
Ces travaux sont, d’une manière générale, très troublants. La question de l’éventuel déclin du taux de spermatozoïdes est un vieux débat parmi les scientifiques, mais cette étude se distingue par la qualité de son analyse. Elle a été menée de manière systématique, en tenant compte des défauts relevés sur les précédentes recherches (la méthode utilisée pour compter les spermatozoïdes, par exemple) et en comparant des études pourtant distantes de plusieurs décennies. La plupart des experts s’accordent donc à dire que les données présentées sont d’une grande qualité et que leurs conclusions, bien qu’alarmantes, sont fiables.
Mais alors, que se passe-t-il ? Cela fait plusieurs années que des inquiétudes se font jour : la santé reproductive masculine connaîtrait de plus en plus d’anomalies. Le cancer des testicules, notamment, serait en recrudescence. Le déclin constaté du taux de spermatozoïdes s’inscrit donc pleinement dans ce contexte, et renforce la théorie selon laquelle la santé reproductive des hommes serait menacée et connaîtrait un rapide déclin.
Si on pousse les chiffres jusqu’à leur conclusion logique, les hommes auront tout simplement perdu l’intégralité, ou presque, de leurs capacités de reproduction d’ici 2060. (…)